Réserve Naturelle Nationale de la forêt d’Erstein "La Sommerley"
Le polder d’Erstein a été créé le 18 septembre 1989, il fait partie d’un programme franco-allemand destiné à écrêter les crues du Rhin. Une presqu’île de 3,8 km du Nord au Sud et de 2,4 km d’Est en Ouest, c’est 600 hectares sont boisés en quasi-totalité, les terres cultivées en occupent moins de 5%.
Les aménagements successifs du Rhin, au cour du 19ème et 20ème siècle ont permis de maitriser les crues, autoriser la navigation, faire de l’électricité, mais ont eu des conséquences dramatiques sur la forêt alluviale et sur les dépôts des alluvions dans les prairies et les champs inondables.
Evolution des usages :
• Du
18eme siècle
au début des travaux de l’aménagement du Rhin (1833).
La forêt d’Erstein était intégrée à l’économie rurale basée sur un système agro-sylvo-pastoral. L’élevage y était pratiqué sur de vaste prairie, la forêt ne représentant que 23% de la surface et 14% d’eau. En 1768 il y avait 400 chevaux en pâturage de nuit. En 1833 il y avait 300 chevaux et 500 bêtes à cornes durant six mois de l’année en pâturage dans la forêt.
• De 1833 à 1872.
Affirmation du rôle du polder pour la production ligneuse. La production de fascines passe de 10 à 30.000 par an, demande importante pour les travaux d’aménagement du Rhin. On réduit, puis supprime les pâturages au profit d’un reboisement important, la forêt représente alors 83% de la surface et 17% d’eau.
• De 1872 à 1960.
Avec l’arrêt des travaux de rectification du Rhin le besoin en fascine décline rapidement. Enrichissement progressif en arbres de futaie avec le passage en taillis simple, taillis sous futaie, puis à la futaie régulière. La plantation artificielle de la forêt représente alors environs 50%. Après la seconde guerre mondiale abandon de l’exploitation forestière, la forêt se modifie et devient une futaie irrégulière. La forêt représente 96% de la surface et 2% d’eau.
• De 1960 à nos jours.
De 1969 à 1988 la forêt est convertie en futaie régulière de chênes et d’épicéas pour produire du bois d’œuvre. Dans les années 1977 à 1978 la municipalité d’Erstein remet en cause la gestion de la forêt communale avec l’arrêt des enrésinement et arrêt des coupe à l’Est de la digue des hautes eaux. Ces zones correspondent aujourd’hui à la réserve naturelle nationale.
L’exploitation de la réserve aujourd’hui : 30% de promeneur nature, 20% sportif, 25% promeneur occasionnel, 11% de pécheur autour de la réserve, 7% cueilleur et 7% photographe naturaliste.
Les prairies les plus proches du Rhin bénéficiaient autrefois de l’apport du limon lors des crues de Juin / Juillet. L’exploitation de ces prairies inondable pour l ‘élevage était une utilisation raisonnée et cohérente par rapport au milieu. L’apport d’eau en été permettait de renouveler les prairies en période chaude et sèche du climat semi continental de l’Alsace.
Il subsiste aujourd’hui quelques-unes de ces prairies, la grande majorité des terres ayant été asséchées et pour la plus part converties à la culture des céréales.
Le sol du polder d’Erstein :